Le système d'artillerie et de défense antiaérienne Pantsyr-S1.
Vitaly Nevar/TASSLe système de défense antiaérienne et antimissile de Moscou s’étend bien plus au-delà des frontières de la ville.
Selon Viktor Litovkine, analyste militaire de l’agence TASS, il est composé de radars et de systèmes d’alerte aux missiles qui, dans la partie européenne de Russie, sont situés à :
– Olenegorsk, péninsule de Kola (Nord) ;
– Lekhtoussi, environs de Saint-Pétersbourg ;
– aux environs de Kaliningrad (chef-lieu de la région la plus occidentale de Russie) ;
– aux environs d’Armavir (Sud) ;
– dans la région d’Orenbourg (à environ 1 200 kilomètres au sud-est de Moscou) ;
– Baranovitchi, Biélorussie.
Crédit : Stepan Zarki / RBTH
Le rayon de détection de ces stations atteint 6 000 kilomètres et, d’après Viktor Litovkine, ce n’est qu’une partie du champ de vision unique de la Russie et des pays voisins, où les radars détectent tous les missiles balistiques et de croisière, ainsi que tous les avions et autres aéronefs volant vers la capitale.
« Tous les radars et les systèmes d’alerte sont reliés à l’état-major de la défense antimissile à Solnetchnogorsk (région de Moscou) et au radar de conduite de tir Don-2N à Friazevo (région de Moscou). Tout comme le Système de contrôle de l’espace », a précisé Viktor Litovkine.
Il a fait remarquer que la station Don-2N commandait cent intercepteurs de missiles situés derrière le périphérique de Moscou et destinés à détruire les missiles balistiques et de croisière en route vers la ville.
Il n’existe aucune information officielle sur les lieux de stationnement de ces intercepteurs.
« Le signal des systèmes d’alerte aux missiles arrive à l’état-major et au radar Don-2N qui décident sur-le-champ comment et avec quoi neutraliser l’intrus dans l’espace aérien du pays », a-t-il ajouté.
La défense antimissile de la capitale agit en étroite relation avec la défense antiaérienne de la région de Moscou dotée de systèmes de missiles sol-air S-300 et S-400 qui détectent les cibles à une distance de 250 à 400 kilomètres et qui peuvent les abattre à 150–250 kilomètres même si l’engin ennemi vole à une vitesse de 2,5 km/s.
Les radars des S-300 et S-400 sont capables de capter jusqu’à 36 cibles et chacune des batteries peut faire feu sur 12 cibles à la fois.
Crédit : RIA Novosti
Les données précises sur le nombre de systèmes et les effectifs sont classées top secret. Toutefois, le nombre de systèmes antimissiles et de radars de détection, de poursuite et de guidage pourrait atteindre plusieurs centaines.
elon les projets du ministère russe de la Défense, Moscou sera défendu d’ici 2020 par 12 régiments dotés de S-400.
« Les batteries S-300 et S-400 stationnant autour de Moscou sont +épaulées+ par les systèmes antiaériens Pantsir-S1 : cette défense antimissile à court rayon d’action (de 10 à 15 kilomètres) +achève+ les missiles qui n’ont pas été abattus pour une raison ou une autre aux abords éloignés de la ville », a dit à RBTH Vadim Koziouline, professeur à l’Académie des sciences militaires.
« Outre les systèmes de défense antimissile, le ciel de Moscou est défendu par des chasseurs intercepteurs Soukhoï Su-30SM, Su-35, MiG-29 et MiG-31 qui stationnent non seulement dans la région de Moscou, mais également dans les régions voisines », a-t-il ajouté.
Les systèmes de défense entourant Moscou sont amplement suffisants pour protéger la ville contre toute attaque aérienne, estiment les experts. Dans ce contexte, ils rappellent la doctrine militaire de Russie qui stipule que Moscou se réserve le droit d’avoir recours à l’arme nucléaire en cas d’agression. Avant tout contre les pays ou alliances possédant des systèmes semblables.
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