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Lignes singulières, voire extravagantes, décor sculpté chargé, toit en pavillons... Si vous voyez ces éléments sur une maison qui ressemble à un palais de conte russe, alors vous êtes devant un térem. Beaucoup datent de la fin du XIXe siècle et du début du XXe, lorsque le style néo-russe faisait fureur. Il s’agissait souvent de datchas que se faisaient construire des marchands et manufacturiers aisés, souvent issus de familles paysannes ayant fait fortune après l’abolition du servage en 1861.
À l’Exposition universelle de 1878 à Paris, le pavillon russe, dont la conception avait été confiée au célèbre architecte Ivan Ropet, était justement un térem, ce qui fit de ce type de bâtiment la carte de visite de l’Empire russe.
Lors d’un séjour dans la région de Kostroma, la photographe Maria Savina a vu l’un de ces térems. Elle a été tellement impressionnée qu’elle a passé deux ans à en chercher d’autres à travers tout le pays. Elle a pris des centaines de clichés que l’on peut retrouver sur son compte VK et dans l’album qu’elle vient de publier.
Il s’agit peut-être du térem le plus célèbre de Russie. Il fut construit en 1897 par le riche paysan Martian Sazonov d’après un projet de l’architecte Ivan Ropet. Dans les années 2010, des amateurs d’architecture traditionnelle l’ont remis en état et y ont ouvert un hôtel.
La résidence du grand industriel et mécène Savva Mamontov (1841-1918) était un havre de paix pour les artistes. Il y accueillait, entre autres, les frères Victor et Apollinaire Vasnetsov et Ilia Répine. Ivan Ropet y construisit des bains stylisés comme un térem.
« C’est quelque chose entre une izba de paysan moderne et un ancien térem princier », s’exclama le chanteur d’opéra Fiodor Chaliapine à la vue de la maison de Victor Vasnetsov. Le peintre fut l’un des artistes qui influença le plus le style néo-russe. Ce fut celui qu’il choisit pour sa propre demeure qui est aujourd’hui un musée.
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Le meunier Nikolaï Bougrov était tellement riche et influent qu’on l’avait surnommé « le roi non couronné de Nijni-Novgorod ». On ne sait pas exactement qui était l’architecte du térem qu’il se fit construire. Il est toutefois attesté que le ministre des Finances Sergueï Vitté lui rendit visite dans sa datcha. Ce fut peut-être à cette occasion que Nikolaï Bougrov le convainquit d’organiser l’Exposition de l’Industrie et des Arts de 1896 non à Moscou, mais à Nijni-Novgorod.
Ce bâtiment est la principale curiosité de la petite ville de Koulébaki. Il est même représenté sur ses armoiries. Il fut construit à la fin du XIXe siècle pour que les ouvriers et artisans de l’usine métallurgique de Koulébaki s’y reposent et s’y divertissent.
Dans le vieux faubourg tatar de Kazan s’élève un surprenant térem rose. Il fut construit entre 1903 et 1906 et appartenait à Safa Bakhtéiev, un riche mercier. Fortement endommagé dans un incendie, il fut restauré. Au Tatarstan, il n’est pas rare de trouver des motifs traditionnels tatars qui viennent agrémenter le style russe.
La maison de Fiodor Prichletsov, respectable citoyen de la ville de Gorokhovets, est un bel exemple de mélange de style russe et d’Art Nouveau occidental. On prêtera attention non seulement à sa forme peu commune, mais aussi aux chambranles des fenêtres sur lesquels sont sculptés des êtres fantastiques : naïades et lions. La maison est aujourd’hui toujours habitée.
Ce n’est pas seulement un térem, c’est un véritable hôtel particulier en bois. Les chambranles des fenêtres sont décorés dans le style baroque russe. Le propriétaire de cette demeure, Semion Gordeïev, avait fait fortune dans le commerce du grain et l’immobilier. Après sa mort en 1905, son térem fut divisé en espaces privatifs mis en location. Durant la période soviétique, on y organisa des appartements communautaires. Aujourd’hui, ce térem est toujours habité, en particulier par des artistes qui s’appliquent à le restaurer.
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Ce térem aux frises de dentelle en bois se trouve dans un des jardins municipaux de Riazan. Ce petit parc appartenait autrefois au millionnaire Gavril Rioumine qui autorisa l’Assemblée de Noblesse locale à y ériger ce bâtiment destiné à accueillir son club d’été.
Ce térem, digne d’un conte de fée, avec ses volets sculptés, ses appliques en forme de dragons de la mythologie slave et ses poêles recouverts de carreaux de faïence, fut dessiné au tournant du XXe siècle par Sergueï Malioutine, artiste et maître d’arts appliqués. Le bâtiment en bois repose sur des fondations en brique qui ne sont pas sans rappeler les pattes de poule de la maison de Baba Yaga. Il est une des constructions de style russe que la mécène Maria Tenicheva fit élever dans sa propriété de Smolensk.
Ce térem construit en 1911 appartenait à Alexandre Kalikine, l’héritier d’une dynastie de tanneurs. Le style russe se marie ici à l’Art Nouveau, très apprécié en Russie au début du XXe siècle. On en retrouve les ornements végétaux caractéristiques et le toit en forme de peigne (comme celui de la gare de Iaroslavl à Moscou).
À la fin du XIXe siècle, des marchands aisés, des exploitants forestiers, des fonctionnaires et des manufacturiers s’installèrent dans la petite ville pittoresque d’Akhouny, près de Penza. Ils s’y firent construire des térems dans le style néo-russe.
Trois d’entre eux nous sont parvenus dans un état de conservation satisfaisant : ceux des marchands Ossétrov, Jouravliov et Achanine. Les trois maisons se ressemblent : fondations en pierre, mezzanines, terrasses non couvertes, motifs des chambranles des fenêtres identiques. Aujourd’hui, elles se trouvent dans le parc d’une maison de repos.
Même avant la Révolution de 1917, le térem du marchand de grain Loujine dans la petite ville de Kimry paraissait si original qu’il fut choisi pour illustrer des cartes postales. Le commerçant fut tellement impressionné par les grandes fenêtres rondes d’une maison de Gatchina (aujourd’hui détruite) dont il avait vu une reproduction dans un magazine qu’il voulut les mêmes. Aujourd’hui, son térem abrite un magasin de chaussures.
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