Comment lutter contre les nuisibles comme un vrai jardinier russe

Russia Beyond (Legion Media; 4FR/Getty Images)
Qui a mangé toutes les tomates de la serre et détruit les pommes de terre plantées? Voici ceux avec lesquels les propriétaires de datchas se battent pour leurs récoltes.

Suivez Russia Beyond sur Telegram ! Pour recevoir nos articles directement sur votre appareil mobile, abonnez-vous gratuitement sur https://t.me/russiabeyond_fr

Puceron

Ce minuscule insecte se nourrit du jus des feuilles des jeunes plantes, les épuise et transporte des virus. Les plantes s’infectent et meurent, tandis que les pucerons se frottent joyeusement leurs petites pattes.

Le puceron vit un peu plus d’un mois, mais pendant ce temps, il ne se contente pas de manger votre récolte, il donne vie à des centaines d’autres petits adeptes. Il arrive qu’il y ait jusqu’à 10 générations du même insecte au cours de sa courte vie !

C’est pourquoi les jardiniers des datchas (maisons de campagne russes) s’efforcent d’empêcher son apparition sur leur parcelle. La méthode la plus radicale consiste à traiter le site avec des insecticides spéciaux au mois de mai. Le remède « populaire » consiste en revanche à pulvériser les plantes avec des décoctions d’herbes. La camomille, l’ail, les oignons (même les pelures), les fanes de pommes de terre conviennent parfaitement. Dans la décoction, ajoutez du savon de Marseille.

Les pucerons sont également repoussés par l’odeur de la lavande et de la menthe, il suffit donc d’en planter à côté.

Loche méridionale

Pour les propriétaires de datchas de Russie occidentale, il s’agit d’un nouveau ravageur venu d’Europe il y a quelques années. Elles se plaisent surtout par temps humide et chaud, et dans les régions froides du pays, elles sont encore rares.

Ces grosses limaces oranges (Arion vulgaris) ont un appétit irrépressible et se reproduisent plus vite qu’elles ne rampent. Elles sont d’ailleurs hermaphrodites, c’est-à-dire qu’elles n’ont même pas besoin d’un partenaire du sexe opposé pour peupler le monde de leur propre espèce. Elles vivent moins d’un an, du printemps à l’automne, mais une limace peut pondre jusqu’à 100 œufs à la fois.

Elles se nourrissent de choux, de tomates, de courgettes et, pour le dessert, elles préfèrent les variétés de fraises les plus sucrées. Elles vivent non seulement dans les jardins, mais aussi dans les cours des immeubles d’habitation, où elles trouvent leur nourriture dans l’herbe environnante.

Les Russes les combattent avec des méthodes « traditionnelles ». Par exemple, attirez-les dans un bidon d’essence ou de bière – elles adorent ces odeurs. Certains placent des soucoupes contenant de la bière à différents endroits pendant la nuit et, au matin, rassemblent des limaces ivres sur toute la parcelle.

Il est possible de les tuer directement avec une solution saline ou simplement du sel. Cependant, comme il faut courir après chaque limace, les cultivateurs de datchas préfèrent d’abord les ramasser.

Mulot

Elle n’est mignonne et duveteuse qu’en apparence. Cette petite souris est un ravageur majeur des cultures céréalières et un vecteur de maladies dangereuses.

L’on s’en débarrasse à l’aide de répulsifs à ultrasons et d’odeurs fortes. Par exemple, vous pouvez laisser des chiffons imbibés de vinaigre ou d’ammoniaque près de l’endroit où sont stockées les céréales.

Taupe

Creuser est le but de sa vie. Elle ne s’intéresse pas beaucoup aux plantes, elle chasse plutôt les vers et les coléoptères, mais en cours de route, elle s’emporte tellement qu’elle détruit le système racinaire des fleurs et des arbres.

Le plus souvent, pour lutter contre la taupe, il convient d’utiliser un moyen très humain : les répulsifs. Il s’agit d’installer sur le terrain des girouettes ou divers hochets qui créent des vibrations sous terre. La taupe se sent alors mal à l’aise et s’en va d’elle-même.

Dans le sud de la Russie, il existe un parent éloigné de la taupe : le rat-taupe géant, dépourvu d’yeux, mais aux énormes dents et aux puissantes pattes.

Courtilières

Cet autre amoureux des souterrains mange les parties enfouies des plantes. Il adore particulièrement les bulbes de fleurs et de légumes, dont il mâche les parties les plus savoureuses.

Vous pouvez la combattre à l’aide de pièges. Versez un peu de bière ou de miel dans un bocal ou une bouteille ordinaire – les courtilières adorent ces odeurs et s’y engouffreront d’elles-mêmes. Elles ne pourront alors plus en sortir.

Doryphore de la pomme de terre

Ce coléoptère rayé aux couleurs vives adore les feuilles de pommes de terre et d’autres cultures de solanacées. Les scientifiques l’appellent le doryphore de la pomme de terre, mais il est aussi surnommé « bête du Colorado » en raison des ravages qu’il a causés dans les champs de pomme de terre de cet État américain au milieu du XIXe siècle. Le doryphore a atteint les frontières européennes de l’URSS à la fin des années 1940. Au début des années 2000, on le trouvait déjà en Extrême-Orient.

En règle générale, les jardiniers russes collectent manuellement les coléoptères de chaque buisson de pommes de terre dans une boîte en fer-blanc contenant de la paraffine. Le fait est que ces insectes développent assez rapidement une immunité aux pulvérisations chimiques et qu’ils continuent tranquillement à manger les récoltes.

Par ailleurs, les coléoptères n’aiment pas les odeurs fortes, c’est pourquoi l’on plante souvent à côté des pommes de terre de la menthe, de l’aneth, de la coriandre et d’autres plantes.

Carpocapse des pommes et des poires

Pour que la chenille frugivore se transforme en papillon, elle doit manger beaucoup. Ses préférences gastronomiques vont aux pommes, poires, prunes et autres fruits savoureux.

Les pommes véreuses font justement partie de son travail. En général, si vous voyez des papillons tourner autour de vos pommiers, c’est que vos arbres sont déjà infectés.

Même avec des produits chimiques spéciaux, il faut traiter le jardin de 2 à 4 fois par saison. En outre, il est nécessaire d’enlever constamment les fruits tombés, dans lesquels il peut y avoir des chenilles, d’enlever les branches sèches, ainsi que de blanchir l’écorce à la chaux. Les vers n’aiment en outre pas l’odeur de l’armoise, c’est pourquoi vous pouvez en planter à proximité de vos arbres fruitiers.

Dans cet autre article, apprenez-en plus sur la datcha, archétype de la dolce vita en Russie.

Chers lecteurs,

Notre site web et nos comptes sur les réseaux sociaux sont menacés de restriction ou d'interdiction, en raison des circonstances actuelles. Par conséquent, afin de rester informés de nos derniers contenus, il vous est possible de :

Dans le cadre d'une utilisation des contenus de Russia Beyond, la mention des sources est obligatoire.

À ne pas manquer

Ce site utilise des cookies. Cliquez ici pour en savoir plus.

Accepter les cookies