Quelles catastrophes naturelles ont frappé Moscou au cours de son histoire?

Musée panoramique Bataille de Borodino
Depuis sa fondation au XIIe siècle – son nom apparaît dans les chroniques pour la première fois sous l’année 1147 – Moscou fut de nombreuses fois détruite par des incendies. Le feu ne fut pas, loin de là, le seul élément qui se déchaîna sur la ville. 

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«La forte secousse»

Cela est peut-être difficile à croire, mais Moscou se trouve dans une zone d’activité sismique. Les chroniques du XVe rapportent que la terre trembla subitement et que les cloches sonnèrent toutes seules dans la nuit des 19 au 20 mai (ancien style) 1474. Les spécialistes dans le domaine estiment à pas moins de 6 la magnitude de ce tremblement de terre. Il détruisit la cathédrale de la Dormition dont la construction avait débuté en avril 1472 et avait été menée par les maîtres pskovitains Krivtsov et Mychkine jusqu’au toit. Le grand-prince de Moscou Ivan III (1440-1505) confia ensuite l’érection de la nouvelle cathédrale à l’architecte et ingénieur bolognais Aristotele Fioravanti (1415-v.1486).

Tremblement de terre à Moscou en 1445

Un autre séisme frappa Moscou le 14 (ancien style)  octobre 1802. Les ouvriers qui travaillaient dans la tour du Sauveur du Kremlin affirmèrent avoir ressenti de fortes secousses. Des fissures lézardèrent certaines constructions, le sol s’affaissa en plusieurs endroits. Néanmoins, tout se passa si vite que les habitants retournèrent rapidement vaquer à leurs occupations.

Le 28 décembre  1945, certaines des ondes sismiques produites par un tremblement de terre survenu près des côtes antarctiques, au sud de l’Australie, atteignirent la région de Moscou en 17 minutes.

Fiodor Alekseïev. Vue de Moscou, 1811

Le tremblement de terre de Vrancea (Roumanie) qui, dans la soirée du 4 mars  1977, fit près de 1 600 morts et 11 000 victimes , fut ressenti dans toute l’Europe de l’Est. De fortes vibrations furent enregistrées ce soir-là dans le bâtiment de l’Université de Moscou sur les monts Lénine (aujourd’hui monts des Moineaux).

Le 24 mai  2013, les ondes d’un tremblement de terre dont l’épicentre fut localisé dans la mer d’Okhotsk se propagèrent jusqu’en Europe occidentale. Plusieurs gratte-ciel de Moscou furent alors évacués. 

Le grand incendie de Moscou

En quoi un incendie, qui ravage tout sur son passage, se transforme-t-il par temps doux et venteux ? En une tornade de feu. Ce fut précisément ce que Napoléon Ier observa du Kremlin, où il avait pris ses quartiers le 15 septembre 1812 , avant de le quitter non sans difficultés le lendemain.

Napoléon dans Moscou incendiée, 1841

L’incendie de Moscou de 1812 est souvent qualifié de feu du diable : il prit le 14 septembre  dans plusieurs quartiers de la ville et fut attisé par un vent violent. Il détruisit les constructions en bois qu’il rencontrait. L’éteindre était impensable et aurait de toute façon été impossible, les sapeurs ayant quitté la ville avec leur matériel.

Napoléon Ier se réinstalla dans le Kremlin, miraculeusement épargné, dans la soirée du 18 septembre . Il dit plus tard que cet incendie fut le spectacle le plus sublime et terrible qu’il lui fût donné de voir.

Alexandre Smirnov. Incendie de Moscou, 1812

Le feu couvait encore à la mi-octobre. Lorsque l’armée russe fit son retour dans Moscou, de la fumée s’élevait des cendres qui recouvraient les trois quarts de la ville.

Tornade sur Sokolniki

Sur les photographies de 1904 qui portent la légende « tornade observée à la station Pererva à 13 verstes de Moscou », on voit un mur noir dont la partie supérieure occupe tout le ciel. Ce 16 juin (ancien style) 1904, un front orageux se trouvait alors à 15-20 kilomètres de l’endroit où furent pris ces clichés. Un vent violent dont la vitesse atteignit les 90 kilomètres / heure soufflait du sud. Deux tornades se formèrent qui ravagèrent des villages alors situés au sud de Moscou. L’une d’elles dévasta ensuite le quartier de Lefortovo et le massif forestier de l’île aux élans avant de redescendre vers Sokolniki et l’actuel quartier Baouman. Dans leur course,elles déracinèrent des arbres, arrachèrent des croix des bulbes des églises et provoquèrent la panique des habitants et de leur bétail.

Vue de Moscou après l'ouragan de 1904

« Tout se mit subitement à tourbillonner... des éclairs zébraient le ciel où des langues de feu jaunes apparaissaient ça et là. Une colonne de feu d’un jaune pourpré s’élevait au milieu de ce décor. Cette horreur assourdissante passa en une minute, détruisant tout dans sa course », se souvenait le journaliste Vladimir Giliarovski.

Fog sur la capitale

En juillet et août 2010, Moscou fut plongée dans un épais brouillard. Il était alimenté par les fumées qui s’élevaient des tourbières alentour en feu. Deux mois durant, les habitants de la capitale supportèrent une chaleur étouffante (jusqu’à 37°C) et une odeur âcre de brûlé. Le fog s’infiltra même dans le métro : la visibilité dans les stations et les rames diminua. Les passagers tenaient sur leur visage des mouchoirs humides ou portaient des respirateurs. La navigation fluviale fut suspendue. Les ventes de ventilateurs et d’appareils à air conditionné enregistrèrent des records provoquant des ruptures de stock. En quelques semaines, le taux de mortalité augmenta de 100 %. Moscou fut délivrée des fumées des tourbières les 18-19 août. Les pluies qui s’abattirent à la fin du mois sur la capitale permirent à la température de retomber.

Dans cette autre publication, découvrez comment une ville soviétique a disparu de la surface de la terre en quelques minutes.

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