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Il était toujours plus facile de trouver un partenaire dans les petites villes, où tout le monde se connaissait. Cela était beaucoup plus difficile pour les Russes qui, dans la seconde moitié du XIXe siècle, ont déménagé dans de grandes villes, inconnues d’eux, avec des connaissances et des amis à se faire.
Ainsi, pour les rencontres, des journaux spéciaux « mariage » sont apparus dans presque toutes les grandes cités et leur publication n’a pas été interrompue, même pendant la Première Guerre mondiale ! Les annonces y étaient chères, facturées pour chaque mot et coûtaient de 1 à 3 roubles (alors qu’une chambre d’appartement bon marché coûtait 5 roubles par mois, et qu’un rouble permettait d’acheter 15 bouteilles de lait). Les photos étaient par ailleurs rarement disponibles dans ces messages à cette époque. Les petites annonces devaient donc être brèves et, en même temps, attirer l’attention immédiate. C’est pourquoi elles étaient parfois si paradoxales.
(Note : Les portraits joints aux annonces ne le sont qu’en tant qu’illustrations, il ne s’agit pas des auteurs de ces messages.)
« Je suis pauvre et laid. À la la recherche du contraste ultime. Femme, réponds. Objectif – le mariage. »
« Monsieur respectable de 40 ans, pourvu par le service, fera connaissance avec une dame très replète, ne serait-ce qu’âgée. Objectif – l’union conjugale. »
« J’ai trente ans, châtain, de taille moyenne, j’ai un revenu annuel de 20 000, j’aimerais rencontrer une jolie femme. Aller au théâtre, faire un tour en voiture hors de la ville par la meilleure nuit de gel et se réchauffer ensuite autour d’un verre de vin. Après une étude sérieuse l’un de l’autre, je ne suis pas contre le fait de me marier et d’offrir à l’élue tous les plaisirs de la vie. »
« Beauté, 24 ans, intelligente, brune, très chic, s’est fait un nom à Moscou et à Paris par sa beauté et ses tenues, cherche des rencontres, but – mariage, avec un millionnaire d’âge mûr. Je prie d’être sérieux. »
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Russia Beyond (Photo: Freepik; Иван Клименко/МАММ/МДФ) + russiainphoto.ru
Russia Beyond (Photo: Freepik; Ivan Klimenko/MAMM/MDF)« Sans avoir l’apparence de Quasimodo, une jeune femme venue d’ailleurs, qui s’ennuie et ne connait personne, cherche à rencontrer un homme plus âgé, intelligent et drôle. Mariage en cas d’attraction et de sympathie mutuelles. J’aime le théâtre, les concerts. Les calculs financiers sont mutuellement invariablement exclus. »
« Poète fou, anarchiste mystique marchant sur les abîmes, appelle de loin celle qui osera parcourir avec lui main dans la main le chemin de la vie et tout découvrir. Offre sérieuse. »
« Je ne lance ce défi qu’aux veuves. Beau sudiste, étudiant de l’Institut d’Ingénierie, souhaite faire connaissance. Objectif – le mariage. »
« Désir de se marier. Brune, taille supérieure à la moyenne, élancée, pas en surpoids, 25 ans, intelligente, on dit que je ne suis vraiment pas vilaine, mais pauvre, pas de dot. J’en ai assez d’être solitaire en Sibérie, je veux me marier en Russie ou dans le Caucase avec un homme non buveur et aisé qui puisse moi aussi m’aider financièrement. Je serai une épouse aimante et dévouée. J’aime la famille et le ménage. Les personnes en quête d’aventures et les curieux sont priés de ne pas déranger. Aux habitants de Tomsk, je ne répondrai pas. Tomsk, poste restante. »
« Je n’ai rien. Il ne me reste qu’une bonne âme, la décence et le titre de comte. Jeune, 30 ans, avec une éducation secondaire, je veux épouser une personne aisée et l’apprécier pour son soutien. »
« Hommes ! Lequel d’entre vous a une nature non gâtée ? Allez, faites-vous connaître ! Si vous convenez, alors voici mes exigences : être pas très jeune, beau, intelligent, avoir un bon cœur et de l’argent pour que moi, une blonde de 22 ans, ne manque de rien. L’on dit que je suis jolie, gaie, joyeuse, de nature sincère. À ceux m’ayant comprise, je demande de se présenter en détail, de préférence avec une photo. Secret garanti. »
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« Pourquoi mentir, je bois, je fume, je joue aux cartes, mais tout cela avec modération. Je gagne environ 2 000 par an dans le service public. Grand, châtain. Je veux rencontrer une épouse fidèle, une amie séduisante. But – le mariage. »
« J’ai littéralement faim. Je n’ai vraiment rien à manger, et le besoin m’a fait penser à un mariage réussi. Je ressens une faim perpétuelle, j’ai une envie éternelle de manger. Oh, comme c’est pénible. Pour quiconque m’aidera, je suis prêt à être l’esclave pour des siècles. Je suis, il est vrai, beau, mais terriblement pauvre et épuisé. Si nous nous plaisons, nous pourrons nous unir par les chaînes d’Hymen. »
« M’avoir comme mari est un trésor. La jeunesse et la beauté avec moi. Besoin de fonds d’au moins 100 mille, en échange desquels je crée une position. Demoiselle ou veuve, cela ne fait aucune différence, tant qu’elles ne manquent pas de goût. »
« À une monarchiste pure, belle à tous égards et aisée, désire se marier un noble, brun, de taille et d’âge moyens, entièrement célibataire, possédant environ 400 000 de fortune, méritant, avec une bonne position, modeste, économe, simple, aimable et gai, ne buvant ni ne fumant ; il est souhaitable que la fiancée ait les mêmes qualités. »
« Jeune Géorgien, très beau, intelligent, enseignant, de grande taille, sain, fort, musicien (spécialité violon), souhaitant épouser une personne aisée qui lui permettrait d’achever sa formation musicale. L’âge n’a pas d’importance. N’écrire que si sérieux. »
« Courent des rumeurs selon lesquelles je suis un jeune homme intéressant. Pour réfuter ces rumeurs, je lance un appel, à toutes celles qui souhaitent vérifier cette information, en proposant de m’écrire. L’objectif est le mariage et la réfutation. Mon adresse : la boîte aux lettres des Douteux. »
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