Cérémonie d'ouverture au stade olympique de Tokyo. L'équipe du Comité olympique russe (COR) avec les porte-drapeaux l'escrimeuse Sofya Velikaya et le volleyeur Maksim Mikhailov.
Michael Kappeler/dpa/Global Look PressRussia Beyond désormais sur Telegram ! Pour recevoir nos articles directement sur votre appareil mobile, abonnez-vous gratuitement sur https://t.me/russiabeyond_fr
Le monde entier se demande pourquoi l'équipe de Russie n'est pas présente aux Jeux de Tokyo 2020. À la place, il existe une équipe appelée « Comité olympique russe » (COR). En bref, cette décision a été prise à la suite de scandales de dopage et de l'interdiction faite aux athlètes russes de participer à des compétitions internationales sous drapeau russe.
Les porte-drapeaux de l'équipe du Comité olympique russe (COR), Sofia Velikaya et Maksim Mikhailov, défilent devant les athlètes lors de la cérémonie d'ouverture des XXXIIe Jeux olympiques d'été à Tokyo.
Alexeï Filippov/SputnikMalgré cette interdiction officielle de l'équipe de Russie, les athlètes et le comité ont trouvé un moyen de permettre aux athlètes russes de participer aux Jeux de Tokyo 2020 (qui ont été reportés à juillet 2021 en raison de la pandémie de Covid-19). Ils ont demandé au Comité international olympique (CIO) de les autoriser à se présenter sous le nom de « Comité olympique russe » (COR), qui ne comporte pas techniquement le mot « Russie », actuellement interdit.
Membres de l'équipe du COR lors du défilé des athlètes à la cérémonie d'ouverture des XXXIIe Jeux olympiques d'été à Tokyo.
Vladimir Astapkovitch/SputnikDe cette façon, ils ont également eu la possibilité d'utiliser les symboles du ROC... dont les couleurs font référence au drapeau national russe, lui aussi interdit. De plus, au lieu de l'hymne national russe (également banni), le CIO a autorisé l'exécution d'un fragment du Concerto pour piano n°1 de Piotr Tchaïkovski.
En réalité, le COR a sa propre longue histoire... et mérite d'agir séparément. Et voici pourquoi.
Timbre postal dédié au centenaire du Comité olympique russe
GOZNAKIl a vu le jour en 1911 et célèbre donc cette année ses 110 ans.
Les athlètes de l'Empire russe n'ont pas participé aux trois premiers Jeux de l'olympisme renaissant. Huit athlètes russes ont toutefois pris part à ceux de Londres en 1908 et ont même remporté plusieurs médailles. Enfin, en 1912, le Comité olympique russe nouvellement fondé a envoyé 178 sportifs aux Ve Jeux olympiques de Stockholm ; ils ont participé à toutes les disciplines, mais n'ont malheureusement remporté aucune médaille d'or.
XXIe Jeux olympiques d'été à Montréal (17 juillet - 1er août 1976). Les champions olympiques d'escrime au sabre: les athlètes soviétiques Viktor Krovopuskov (milieu, or), Vladimir Nazlymov (gauche, argent) et Viktor Sidyak (droite, bronze).
Dmitri Donskoï/SputnikLes prochains Jeux olympiques, après leur annulation pendant la Première Guerre mondiale, ont eu lieu en 1920. La Russie avait déjà fait face à la révolution à ce moment-là, mais le Comité international olympique (CIO) ne reconnaissait pas les nouvelles autorités soviétiques. Il n'a donc pas envoyé d'invitation au pays pour participer aux Jeux de cette année-là.
L'Union soviétique a par la suite choisi de boycotter ces prochains Jeux « capitalistes », ignorant les invitations lui ayant été adressées. Les athlètes soviétiques ont alors participé à des compétitions alternatives organisées au niveau international par des comités de travailleurs et de communistes.
L'Union soviétique a également manqué les premiers Jeux après la Seconde Guerre mondiale, l'Olympiade de 1948 à Londres, car le pays devait se relever du conflit. Cependant, l'État soviétique encourageait également le sport et les modes de vie sains auprès des masses et disposait d'athlètes de haut niveau, de sorte que les Soviétiques ont rapidement pris des mesures pour s'intégrer dans les sports internationaux. En 1951, le Comité olympique soviétique a ainsi été fondé et a immédiatement été reconnu par le CIO. Les athlètes soviétiques ont réalisé des performances triomphales lors de leurs premiers Jeux olympiques, ceux de 1952 à Helsinki. Ils y ont remporté 22 médailles d'or et sont parvenus à marquer le même nombre de points que les États-Unis.
Cérémonie de clôture des XXIIe Jeux olympiques d'été, en 1980, au stade central Lénine (Loujniki), à Moscou
Sergueï Gouneïev/SputnikEn 1980, l'Union soviétique a ensuite organisé les Jeux olympiques d'été à Moscou, que les États-Unis ont boycottés et, en réponse, l'URSS n'a pas participé aux Jeux suivants à Los Angeles en 1984 – ce fut la seule Olympiade que les Soviétiques ont ratée après la création du Comité.
Lire aussi : Dix faits sur les seuls Jeux olympiques organisés par l'URSS
Emblème du Comité olympique russe
Comité olympique russeEn 1989, avant même la disparition de l’État soviétique, la Russie a fondé son propre comité et, après l'effondrement, en 1992, le CIO a reconnu le Comité olympique russe comme successeur de l’institution soviétique.
En 2014, la Russie a organisé les premiers Jeux olympiques de son histoire moderne. La préparation des Jeux d'hiver de 2014 à Sotchi a été perçue de manière controversée et les médias internationaux étaient très sceptiques à ce sujet, notamment sur le fait que les sports d'hiver seraient pratiqués dans une ville subtropicale en bord de mer. Néanmoins, malgré tout cela, l’événement a été un immense succès.
Des supporters avec un drapeau russe dans le parc olympique de Sotchi
Grigori Sokolov/SputnikEn 2017, la Russie a fait face à un énorme scandale de dopage, soupçonnée d’avoir développé un programme de dopage soutenu par l'État et d'ignorer les règles olympiques internationales. L'adhésion de la Russie au CIO a donc été suspendue, mais rétablie en 2018, car presque tous les athlètes avaient passé les derniers tests antidopage.
En 2019, la Russie a été confrontée à un autre scandale et l'Agence mondiale antidopage (AMA) l'a condamnée à une interdiction de quatre ans de participer à tout sport international, y compris les Jeux olympiques. Plus tard, en 2020, le Tribunal arbitral du sport (TAS) a autorisé les athlètes russes à se produire dans des compétitions, mais à condition qu'ils ne se présentent pas sous le nom, le drapeau ou l'hymne national de Russie pendant le reste de l'interdiction et concourent en tant qu'« athlètes neutres ».
C'est pourquoi les spectateurs du monde entier verront les athlètes russes performer aux Jeux olympiques de Tokyo 2020 sous le mystérieux titre de « COR ».
Dans cet autre article, nous vous présentions les meilleurs espoirs de la Russie lors de ces JO de Tokyo.
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