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En plus de l'école, beaucoup d'enfants soviétiques fréquentaient des centres de loisirs. C'était non seulement des lieux où les enfants pratiquaient leur hobby, mais qui les aidaient aussi à décider de leur future profession.
Le premier club de ce type a ouvert à Moscou, puis d'autres ont suivi dans d'autres villes de l'Union soviétique au début des années 20. On les appelait alors maisons ou palais de pionniers. Dans un sens, il s'agissait de véritables palais, transformés à partir des maisons de marchands nationalisées après la Révolution. Les palais de pionniers étaient, comme les caractérisaient les journaux soviétiques, des « laboratoires pour l'éducation des jeunes gens, pour en faire des citoyens cultivés de la patrie socialiste ».
Si avant la guerre on ne les trouvait que dans les grandes villes telles que Kharkov, Léningrad (aujourd'hui Saint-Pétersbourg), Kiev ou encore Taganrog, un véritable boom de construction de ces édifices a commencé dans les années 50, et ce, dans tout le pays. En seulement quelques années, 2 000 maisons de pionniers ont été construites, et à la fin des années 80 on comptait déjà 3 800 clubs, avec des dizaines de sections différentes dans chacun d'eux !
L'une des plus grandes du pays était la maison des pionniers de Moscou, ouverte en 1936 dans le quartier de Tchistyé Proudy. Dans les années 60, elle a déménagé aux Monts des Moineaux, alors appelés Monts de Lénine. Un an plus tard, on y comptait déjà plus de 170 cercles/ateliers, auxquels participaient 3 000 jeunes. Permis ceux qui l’ont fréquentée, il convient de mentionner, entre autres, les futurs réalisateurs Alexandre Mitta, Stanislav Rostotski et Rolan Bykov. Dans ces maisons on pouvait apprendre à dessiner, à danser, ou étudier la littérature. Les auteurs célèbres de l'époque, tels qu’Agnia Barto, Korneï Tchoukovski, ou Samouil Marchak, rendaient régulièrement visites aux pionniers.
On accordait une attention particulière aux sections techniques. Dans pratiquement chaque ville soviétique, on pouvait entrer dans le club des jeunes inventeurs, des modélistes de l'aviation, du transport ferroviaire ou maritime, des communications, de la photographie et du cinéma.
On ne faisait pas de distinction entre les sections des garçons et des filles, mais ces dernières choisissaient plutôt les travaux de couture, le ballet ou le théâtre plutôt que l'ingénierie, tandis que les ateliers de menuiserie étaient plus populaires chez les garçons, bien que l'inverse arrive aussi parfois.
Les jeunes amateurs de voiture ne se contentaient pas de les modéliser, mais pouvaient aussi conduire seuls. Certaines maisons de pionniers étaient en effet équipées de pistes de karting et de motocross.
Et s'il y avait de jeunes automobilistes, cela signifiait aussi la présence de jeunes inspecteurs de la circulation. En cours, les adolescents portaient un uniforme bleu et étudiaient la sécurité routière.
Il y avait égalementdes sections sportives pour les enfants, dont certaines avaient un penchant militaire et patriotique. En plus des écoles sportives pour les jeunes, il y avait des clubs de snipers, de parachutistes, de signaleurs, d'éleveurs de chiens, mais aussi des sections sportives orientées vers le tourisme : on ne leur enseignait pas à réserver un hôtel, mais on leur faisait faire des randonnées dans les forêts et du rafting sur les rivières.
Après le vol historique de Iouri Gagarine, des clubs de jeunes cosmonautes sont apparus dans plusieurs villes de l'URSS. Les jeunes n'y apprenaient pas que l'aspect théorique de la modélisation des fusées et l'histoire de la cosmonautique, mais suivaient également une formation au vol sur simulateur.
Après la chute de l'URSS, la majorité de ces clubs sont devenus payants ou ont fermé. Certaines sections techniques fonctionnent cependant toujours gratuitement en Russie : c'est le cas notamment des clubs de chemin de fer et de cosmonautes dans les centres spatiaux.
Dans cet autre article, nous vous expliquons ce que l’on apprenait aux enfants soviétiques durant les cours de protection civile.
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