Moscou compte cinq hôtels qui accueillent des visiteurs depuis plus de 100 ans : le Metropol, le National, le Savoy, le Baltschug Kempinski et le Budapest. Les dignitaires des États étrangers et les principaux hommes politiques internationaux s’arrêtaient au National ou au Metropol.
Source : Service de presse
Au cours du ХХe siècle, ces hôtels changèrent de nom, furent transformés en auberges pour les délégués soviétiques ou en salles de réunion pour le parti communiste, mis sur écoute, réagencés puis restaurés à leur image et lustre d’antan.
Pourtant, malgré l’histoire parfois sombre du ХХe siècle, les murs des deux principaux hôtels de Moscou furent la scène de quelques anecdotes amusantes : le Metropol et le National les ont partagés avec nous.
Source : wikipedia.org
Le 17 octobre 1905, le dernier empereur russe Nicolas II signa un Manifeste qui offrait des libertés démocratiques au peuple. Le lendemain, le public progressiste de Moscou célébrait cet événement au restaurant de l’hôtel Metropol. Le célèbre chanteur d’opéra Fiodor Chaliapine était parmi les invités.
Devant l’assemblée, il chanta a cappella, pour la première fois, la chanson populaire Doubinouchka, qui jusqu’alors était considérée comme vulgaire. Le choix de la chanson n’était pas un hasard – Chaliapine est né dans une famille paysanne. Ensuite, le chanteur saisit son chapeau, fit le tour de la salle et réunit une somme considérable qu’il remit aux ouvriers révolutionnaires. Par la suite, Doubinouchka devint la carte de visite de Chaliapine.
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En 1931, le dramaturge Bernard Shaw s’arrêta au Metropol. L’écrivain ne cachait pas sa sympathie envers la Russie soviétique, qui était alors fermée pour la plupart des étrangers, et souhaitait voir « l’État idéal » de ses propres yeux.
Bernard Shaw est assis sur un boulet du Tsar Pouchka. Source : RIA Novosti
Au petit-déjeuner à l’hôtel, Shaw déclara qu’il devait « immédiatement s’incliner devant la tombe de Lénine », puis rencontra la veuve de Lénine Nadejda Kroupskaïa qu’il appela « la plus charmante veuve au monde ».
Source : wikipedia.org
En 1950, le chef de la révolution chinoise Mao Zedong s’installa au Metropol. En l’honneur de la signature du pacte sino-russe, Mao proposa d’organiser un banquet dans le restaurant de son hôtel. Le dirigeant soviétique Joseph Staline, qui ne fréquentait pas les ambassades et les restaurants, proposa alors de l’organiser au Kremlin. Mais Mao insistait sur l’hôtel et Staline finit par céder et s’éloigna de 400 mètres des murs du Kremlin.
Au Metropol, le dirigeant soviétique prononça un discours, puis joua aux échecs avec Mao. Les historiens ne savent toujours pas qui remporta cette partie d’échecs.
Source : RIA Novosti
En novembre 1917, en pleine révolution, le reporteur américain John Reed s’arrêta au National. Dans son livre Dix jours qui ébranlèrent le monde, il décrit son séjour à Moscou, secoué par la révolution : « Dans la rue Tverskaïa, les vitrines des magasins étaient brisées et les rues pavées retournées, avec de nombreux cratères d’obus. <…> Nous trouvâmes enfin refuge dans l’immense hôtel National. Le propriétaire de l’hôtel nous montra les fenêtres du dernier étage brisées par la shrapnel <…> Nous dînâmes dans une cantine végétarienne au nom séduisant « Je ne mange personne ». Les murs étaient décorés de portraits de Tolstoï. Après le repas, nous sortîmes nous promener dans les rues ».
Source : RIA Novosti
Lors de son séjour en Union soviétique en 1949, le poète chilien Pablo Neruda s’arrêta au National. Neruda était si hostile aux interprétations de sa poésie que pour le dîner au restaurant de l’hôtel, il réserva une table à côté de l’orchestre pour que la musique empêche ses amis et connaissances invités de se lancer dans des discussions sur ses idées artistiques.
Article préparé avec l’aide de la Fédération russe des restaurateurs et hôteliers.
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