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À l’époque soviétique, leur système centralisé est apparu dans chaque localité. Les enfants avaient droit à du lait et des produits laitiers gratuits.
URSS. 8 avril 1982. Les ouvriers d'une laiterie pour enfants déchargent des produits.
Evgueni Logvinov/TASSAujourd’hui, dans la législation russe, on ne trouve pas de concept de ce type ; la fourniture d’une « alimentation nutritive » aux femmes enceintes, aux mères qui allaitent et aux enfants de moins de trois ans par le biais de points de distribution spéciaux est réglementée différemment dans chaque région.
Ainsi, à Moscou, vous pouvez vous procurer gratuitement des produits laitiers, des compotes, des jus de fruits, ainsi que des céréales sur prescription d’un médecin. À Nijni Novgorod, seules les familles à faible revenu peuvent y avoir droit. À Tioumen, des allocations financières sont versées à ces fins.
Les parents russes qui ont un bébé peuvent recevoir gratuitement du lait, des céréales, du fromage blanc, du lait maternisé et d’autres produits. Cependant, ce n’est pas le cas dans toutes les régions du pays.
Vous ne trouverez pas ce concept (l’expression russe, molotchnaïa koukhnia, se traduit littéralement par « cuisine laitière ») dans la législation russe, mais il existe un point garantissant une nutrition suffisante pour les femmes enceintes, les mères qui allaitent et les enfants de moins de trois ans. L’initiative a vu le jour au début du XXe siècle à Saint-Pétersbourg, mais c’est durant la période soviétique que ces « cuisines » sont littéralement devenues présentes dans chaque village. Aujourd’hui, en Russie, il n’existe pas de système centralisé de ce type et l’on n’en trouve pas partout. Néanmoins, dans de nombreuses régions du pays, vous pouvez toujours recevoir des colis contenant des produits laitiers gratuits ou, à titre d’alternative, une allocation financière.
Сuisine laitière, 1937
Association des musées de TcherepovetsLa première « cuisine laitière », alors de type de banque de lait, a ouvert en 1901 au refuge municipal de Saint-Pétersbourg. L’on y accueillait des enfants des rues, mais aussi des enfants illégitimes et des nourrissons dont les mères étaient décédées (ils pouvaient être récupérés par les familles à l’âge d’un an). Pour réduire le taux de mortalité extrêmement élevé des nourrissons à cette époque, en particulier des bébés prématurés, une alimentation supplémentaire était fournie au refuge.
Au début, les enfants recevaient du lait maternel fourni par des nourrices, mais progressivement ils ont commencé à être nourris avec du lait de vache ordinaire.
Un peu plus tard, en 1904, une station de production de lait infantile a ouvert, d’où il était ensuite livré aux pharmacies. Les mères pouvaient en recevoir en présentant un certificat médical. Ce système a été baptisé « goutte de lait ».
En 1912, une « laiterie » a ouvert ses portes dans l’Orphelinat de Moscou. Plus de 2 000 pots de lait y étaient préparés chaque jour, et jusqu’à 4 000 en 1916. En outre, il y avait environ 40 « salles de lait » en activité dans le pays, ce qui, bien sûr, était très peu.
Après la Révolution de 1917, la pratique consistant à fournir une alimentation complémentaire à base de lait a commencé à être activement développée au niveau de l’État.
À l’aube de l’Union soviétique, l’État luttait contre la malnutrition tant chez les adultes que chez les enfants, en particulier les nourrissons. Des « cuisines laitières » ont commencé à être mises en place dans les refuges (après les événements révolutionnaires, il y avait de nombreux enfants des rues dans le pays), ainsi que dans les hôpitaux.
Moscou. 1er mars 1992. La file d'attente dans une laiterie
Sergueï Kalatchev/TASSLes enfants y recevaient du lait, du kéfir et du tvorog (fromage cottage).
Pendant le siège de Leningrad au cours de la Seconde Guerre mondiale, les enfants, quel que soit leur âge, étaient rattachés à la « cuisine laitière » d’une clinique, où ils pouvaient recevoir du lait, des céréales et des produits lyophilisés.
Après la Grande Guerre patriotique (nom donné en Russie à la Seconde Guerre mondiale), ces « cuisines » ont commencé à apparaître dans toute l’URSS. En 1966, le ministère de la Santé a approuvé la création de ces banques de nutrition pour les nouveau-nés. Initialement, de la nourriture gratuite n’étaient fournie qu’aux familles nombreuses, mais elle a ensuite été proposée à tous les enfants de moins d’un an.
La principale caractéristique de ces points était que tout y était préparé sur place et distribué sur ordonnance, qui devait être présentée strictement certains jours chaque mois. Il fallait ensuite faire la queue pour obtenir la nourriture. La cuisine n’était ouverte que le matin, de 7 heures à 11 heures. On y distribuait de la nourriture provenant directement des laiteries. La durée de conservation était très courte (un ou deux jours), car l’ajout de conservateurs n’était pas autorisé dans les produits laitiers pour enfants. Le lait et le kéfir étaient distribués dans des bouteilles en verre, qui devaient être restituées le lendemain.
Une mère russe reçoit du lait mélangé dans une laiterie, à Riazan
Alexandre Rioumine/TASSLes produits alimentaires n’y étaient jamais vendus ; ils ne pouvaient être obtenus que sur prescription d’un médecin. L’ordonnance devait être présentée au point de distribution une fois par mois.
Aujourd’hui, il n’en existe pas dans toutes les régions. Selon la loi fédérale « sur les principes fondamentaux de la protection de la santé des citoyens », la fourniture d’une « alimentation nutritive » aux femmes enceintes, aux mères qui allaitent et aux enfants de moins de trois ans par l’intermédiaire de centres spéciaux est réglementée différemment dans chaque région.
Ainsi, il existe plus de 250 « points de distribution de produits laitiers » à Moscou. L’on n’y cuisine plus, et l’on distribue simplement des produits laitiers, des purées de fruits, des céréales et des jus de différentes marques. Il existe des ensembles pour enfants (jusqu’à 3 ans, ou jusqu’à 7 ans s’il s’agit d’une famille nombreuse), pour les femmes enceintes et celles qui allaitent. Par exemple, les mères peuvent obtenir des vitamines, du lait maternisé pour bébés ainsi que du tvorog et du kéfir pour leurs enfants d’un à trois ans. Pour obtenir des produits régulièrement, il suffit d’obtenir un certificat médical une seule fois, puis de commander en ligne chaque mois. Un kit mensuel pèse environ 10 kg.
En Bachkirie et à Nijni Novgorod, seules les familles à faible revenu ont accès à la « cuisine laitière ». Les ensembles sont plus modestes, mais ils comprennent également des mélanges lyophilisés, des produits laitiers et des céréales. Ils peuvent également contenir des mélanges spécialisés s’ils sont prescrits par un médecin. À Ekaterinbourg, les produits laitiers gratuits ne sont fournis que pendant 8 mois maximum, et jusqu’à trois ans – uniquement pour les familles les plus démunies.
Il n’y a plus de points de distribution de ce type à Tioumen, mais les familles à faible revenu peuvent recevoir un versement unique d’un montant de 10 000 roubles (environ 100 euros environ) pour l’achat de nourriture.
On ne trouve pas non plus de « cuisines laitières » dans la région de Moscou, mais il est possible de demander des allocations (d’un montant maximal de 1 000 roubles par mois, soit 10 euros environ).
La ville de Samara ne propose pas de produits gratuits ou d’allocations, mais il existe des points où vous pouvez acheter des kits de produits laitiers pour enfants aux prix moyens de la région. Ils sont produits sur place à partir de lait frais. Un système similaire existe à Rostov-sur-le-Don.
Les « cuisines laitières » ne sont que l’une des mesures sociales visant à soutenir les familles avec enfants en Russie. Nous en évoquons d’autres dans cet autre article.
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