Merveilleuses et cruelles: ces bêtes fantastiques issues de la mythologie slave

Viktor Vasnetsov, Georg Shlicht
Dragon cracheur de feu, chats capables d’avaler les humains et oiseaux éclairant les ténèbres – le monde des Slaves orientaux était rempli de créatures dangereuses.

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Zmeï Gorynytch

Il s’agit de l’une des créatures les plus impitoyables des bylines slaves. Cracheur de feu, ce dragon doté de la parole incendie des villages entiers ainsi que les récoltes, enlève et dévore les malheureux qu’il croise sur son chemin. Par ailleurs, c’est lui qui garde le Kalinov most, ce pont reliant les mondes des vivants et des morts.

De temps en temps, cette bête tricéphale (dans d’autres légendes, le nombre de ses têtes s’élève à 12 !) peut enlever sciemment la fille d’un grand-duc pour l’emporter dans les terres désertes où même l’herbe ne pousse pas et les oiseaux ne chantent pas. C’est ici que se trouve son refuge : une grotte rocheuse dont l’entrée est parsemée des os des courageux ayant osé lui lancer un défi.

Pour vaincre le Zmeï (littéralement « Serpent »), le preux doit soit lui couper toutes ses têtes, soit lui porter un coup directement dans le cœur. Aux yeux des Slaves, cette créature était l’incarnation du mal par excellence : même la terre refusait de s’imbiber de son sang noir, coulant des plaies du monstre vaincu.

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Oiseau de feu

Tout comme le Zmeï, cet oiseau mythique est lié au feu. Toutefois, contrairement au dragon habitant une caverne, cet analogue slave du phœnix apporte aux hommes le bonheur et la richesse, et non le mal et la mort.

Le contempler est comme regarder le Soleil. Volant la nuit, il éclaire les alentours et aveugle ceux qui le regardent, tel un éclair. Le toucher ? Cela reviendrait à mettre ses mains dans les flammes.

En revanche, si l’on parvient à l’attirer dans une cage d’or à l’aide de pommes dorées magiques, l’on pourrait avoir une chance de s’emparer de l’une de ses plumes. Cette dernière offre à son propriétaire le bonheur à vie. Par ailleurs, quand il chante, des perles jaillissent de son bec. 

Chat Baïoun

Au premier regard, il s’agit d’un simple et mignon matou, juste un peu plus grand que ses confrères domestiques. Or, les apparences sont trompeuses ! En réalité, ce chat est un dangereux mangeur d’hommes ! Assis sur un haut pilier près d’une route, il plonge les passants dans un profond sommeil par sa voix enchanteresse (« baïoun » voulant dire « conteur » en slavon), puis les tue avec ses griffes de fer et les dévore. 

Cependant, même ce monstre impitoyable peut s’avérer utile ! Si on l’attrape et le soumet, il guérira son maître avec ses contes berçants.

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Indrik

Cette créature mythique est le « père de tous les animaux », seigneur du monde souterrain, où il marche « tel un soleil dans les airs ». Rappelant une unicorne, il déteste les zmeï et est leur ennemi juré.

L’Indrik est doté de vertus curatives. Selon les annales, au XVIIe siècle, le tsar Alexis Ier aurait échangé de nombreuses zibelines et fourrures contre trois cornes ayant prétendument appartenu aux Indrik.

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